Les dallages industriels en béton - Usage industriel (14) : les joints

Les joints : partie de dallage exposée à la circulation

C’est la partie de dallage la plus exposée aux effets de la circulation souvent intense. Une attention toute particulière doit donc être portée à leur conception et à leur réalisation.

Tout projet fera l’objet, avant exécution, d’un plan de calepinage qui tiendra compte :

• des phases de coulage ;
• de la structure de la construction ;
• des points singuliers : positionnement des charges, angles rentrants et sens de circulation, présence d’émergence, etc.

Le joint d'arrêt de coulage ou joint de construction

Il sert à délimiter les phases journalières de coulage et concerne toute l’épaisseur du dallage. Il doit être conçu de façon à :

• empêcher le mouvement vertical appelé “pianotage” ;
• permettre les libres mouvements horizontaux, transversaux ou longitudinaux ;
• protéger l’arête du joint.

Coupes de différents types de joints et d’arrêts de coulage :

Pour les dallages soumis à un trafic extrême, au sens du 6.1.4 de la NF DTU13.3 P1-1-1, un dispositif assurant la continuité de roulement au droit des arrêts de coulage doit être prévu. Les arrêts de coulage, de types sinusoïdaux ou à peigne ou similaires, peuvent répondre à cette exigence :

Le joint de retrait

Il a pour but de contrôler et de positionner la fissuration de retrait.

Réalisé le plus souvent à la scie à béton, il doit être exécuté le plus tôt possible après finition du lissage, sans pour autant épaufrer les bords du joint. D’environ 3 mm de largeur à sa réalisation, il peut atteindre 6 à 7 mm après le retrait du béton. Sa profondeur doit être égale ou supérieure au tiers de l’épaisseur du dallage. La plus grande dimension des panneaux ne doit pas excéder 6 m (sauf dispositions constructives particulières).

Les joints sciés ne sont pas obligatoires pour les dallages en béton armé ; dans ce cas l’espacement entre arrêts de coulage respecte le 2.3.3(3) de l’AN/NF EN 1992-1-1. 

Des joints peuvent, cependant, être exécutés pour isoler des points singuliers ou pour modifier des géométries de coulage inadaptées, ou pour maîtriser le retrait dans le cas de charges ponctuelles importantes.

Le joint de désolidarisation ou d'isolement

Ce joint sert à désolidariser le dallage de tout obstacle qui peut gêner son libre mouvement. Situé contre tout obstacle (longrines périphériques, poteaux, massifs), il s’applique à toute
l’épaisseur du dallage et sa largeur est au minimum de 1 cm.

Il est préconisé d’utiliser un joint en mousse de polyéthylène compressible.

Le joint de dilatation

Le joint de dilatation sert à compenser les variations dimensionnelles du dallage dues aux variations de température – il n’est pas nécessaire à l’intérieur des bâtiments.
Le dallage étant désolidarisé de la structure, il n’est pas nécessaire de respecter les joints de dilatation de la superstructure.